Vers la création de la profession d’hygiéniste dentaire en France ? Pour l’heure, ce n’est pas à l’agenda, mais l’entrée en vigueur de la nouvelle directive sur la reconnaissance des qualifications professionnelles, en janvier 2016, pourrait changer la donne. C’est en effet l’un des sujets qui étaient à l’ordre du jour de la réunion de la Fédération des autorités compétentes et des régulateurs dentaires européens (Fedcar), le 16 mai dernier à Tallinn (Estonie). De quoi s’agit-il ? La nouvelle directive organise une procédure exceptionnelle : celle de l’accès partiel à une profession réglementée. Et pose la question suivante : un hygiéniste dentaire espagnol pourra-t-il accéder en partie à la profession d’assistant dentaire en France ou en Belgique ? Et dès lors exercer son métier dans les limites de celui d’assistant dentaire ?
II n’est cependant pas sûr que cela lui soit profitable si l’on se réfère à la Convention collective des cabinets dentaires qui stipule que l’assistant dentaire «collabore à l’éducation des patients en matière d’hygiène bucco-dentaire» sans pouvoir se substituer à la personne du chirurgien-dentiste (I). Le ministère, voire le juge, tranchera la question à court terme. Plus largement, la nouvelle directive fournit aussi la possibilité aux hygiénistes dentaires de composer une formation minimale commune à toute l’UE (un «cadre commun de formation » dans les termes de la directive). Sur la base de cette formation, les hygiénistes, comme les chirurgiens-dentistes, infirmières, médecins, pharmaciens, sages-femmes, vétérinaires et architectes bénéficieraient de ce que l’on appelle aujourd’hui la reconnaissance automatique de leur diplôme quand ils décident de circuler dans le marché du travail européen. Mais ce n’est pas pour demain : plusieurs années seront nécessaires pour qu’une profession si diverse dans sa formation et dans ses actes parvienne à se mettre d’accord sur une éducation commune.
Source : La Lettre 139 http://www.ordre-chirurgiens-dentistes.fr/uploads/media/LA_LETTRE_139_03.pdf