- La négociation entre la profession et la Sécu sur les tarifs des soins s’ouvre ce vendredi 23 septembre. Les dentistes veulent une revalorisation des soins de bases, la ministre de la Santé, Marisol Touraine elle veut plafonner le prix des prothèses.
Les tarifs des soins dentaires sont au coeur de la négociation entre chirurgiens-dentistes et Assurance maladie ouverte hier, jeudi 22 septembre. Soit deux jours après que la Cour des comptes eut préconisé un meilleur remboursement des patients et déploré le désengagement de la Sécu.
Chirurgiens-dentistes et ministère des Affaires sociales, qui fixe le cadre des discussions avec l’Assurance maladie, sont d’accord sur le principe d’une revalorisation des tarifs de certains soins dentaires moyennant le plafonnement d’actes plus coûteux.
Dans un entretien aux Échos de vendredi, la ministre, Marisol Touraine, dit vouloir « plafonner le tarif des prothèses et revaloriser les soins conservateurs » (comme le traitement d’une carie ou un détartrage). « J’espère que la négociation qui vient de s’ouvrir permettra d’aboutir. Sinon, j’assumerai mes responsabilités », prévient-elle.
Des détartrages et des soins de caries plus chers?
De leur côté, les chirurgiens-dentistes réclament une « revalorisation importante des soins de base (détartrages, caries, etc…) », « jusqu’à 100% » sur certains soins conservateurs et chirurgicaux (qui représentent 25% de leur honoraires mais 52% de leurs actes), a indiqué la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD).
En contrepartie, ils proposent de plafonner les tarifs des soins prothétiques, beaucoup plus rémunérateurs, et qui ont servi de « soupape » pour les cabinets dentaires souffrant d’une hausse « exponentielle » de leurs charges, a expliqué la présidente de la CNSD Catherine Mojaïsky à l’issue de la première réunion.
« On est au bout d’un système qui a montré ses limites », a affirmé cette dernière. « Il faut un réinvestissement massif de l’Assurance maladie, pas un saupoudrage », a estimé Catherine Mojaïsky, mais « cela dépendra de sa marge financière ».
La Cour des comptes s’est inquiétée mardi que près d’un assuré sur cinq dise avoir renoncé à des soins dentaires pour des raisons financières.
Des restes à charge conséquents
Dans son rapport, l’institution a proposé mardi que l’Assurance maladie prenne en charge à 100% un suivi annuel obligatoire et les soins conservateurs associés, tandis que les organismes complémentaires rembourseraient les soins prothétiques avec des tarifs plafonnés.
La participation de l’Assurance maladie au financements des dépenses bucco-dentaires est passée de 36% à 33% entre 2006 et 2014, les complémentaires, premiers financeurs, prenant en charge 39% des dépenses en 2014 et les assurés sociaux 25%.
Un reste à charge « conséquent » pour les patients qui provoque de « fortes inégalités d’accès aux soins en fonction des revenus », selon les Sages de la rue Cambon.
Selon un document de l’Assurance maladie, l’un des objectifs fixés en juillet aux partenaires conventionnels par Marisol Touraine est précisément d' »améliorer l’accès financier aux soins dentaires, lié au reste à charge des ménages sur les soins dentaires, entraînant de véritables inégalités d’accès aux soins, au-delà des seuls publics fragiles, en mettant un coup d’arrêt à la progression des dépassements d’honoraires ».
Dans son interview aux Échos, Marisol Touraine annonce qu’elle « lancera l’année prochaine un plan national pour renforcer l’accessibilité des soins dentaires ».
Autres axes de la négociation: renforcer la prévention, améliorer la pratique des professionnels et leur répartition sur l’ensemble du territoire. Les discussions devraient aboutir « mi-décembre », a précisé la CNSD.
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