« Ne laissons à personne nous dicter ce que nous devons être, écrivons ensemble notre avenir », a lancé Dominique Munoz, présidente de l’Union française des assistantes dentaires (UFAD), en ouvrant la troisième Journée nationale des assistantes dentaires (JNAD) qu’elle organisait le 31 mars à Paris (Bercy). Si, après trente ans d’engagement, elle s’est réjouie de l’inscription des assistantes dentaires dans le Code de la santé publique (CSP), devenue définitive le 26 janvier, jour de la publication au Journal officiel, elle a appelé ses consœurs et confrères à ne pas passer à côté de leur histoire. « Nous sommes désormais des personnels de santé à part entière, une profession paramédicale comme les autres et tout va changer. Mais les pages restent à écrire. Comptez sur nous, sur moi, pour défendre vos intérêts. »
« Pas de bricolage »
Ce qui va changer ? D’abord le statut : les assistant(e)s sont désormais des auxiliaires médicaux (Livre 3, titre 9 du CSP) au même titre, par exemple, que les aides-soignants ou les ambulanciers. Ce nouveau statut va entraîner la refondation des contours du métier : les tâches dévolues, les possibles délégations de tâches, les spécialités accessibles et leurs formations (endo, ortho, pédo…), les nouveaux postes, par exemple la présence d’assistantes dentaires dans les services longs séjours des hôpitaux ou dans les écoles pour faire de la prévention, dans les prisons, etc.
L’inscription au CSP, cela veut aussi dire obtenir un diplôme reconnu par l’Etat, sécurisé, valable en toutes circonstances, et donc la possibilité de créer des passerelles, aujourd’hui inexistantes, entre cabinets libéraux, hôpitaux, centres de santé ou établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).
Cette revalorisation du métier nécessitera également de refondre des grilles de salaires et la convention collective. Tous les représentants des assistantes dentaires, les centres de formation, vont devoir se réunir avec les chirurgiens-dentistes, les syndicats dentaires, l’Ordre, les universités, l’Académie, les centres de santé, etc., pour construire la profession et écrire les décrets d’application de la loi.
« Le ministère de la Santé nous a contactés la semaine dernière pour créer une commission de réflexion, a révélé Gilbert Bouteille, le président du Conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes. Je souhaite cette commission la plus large possible. Nous n’avons pas fait tout ce chemin pour rien. J’appelle de mes vœux des évolutions importantes pour les assistantes dentaires et pour notre métier dans les mois à venir, pas du bricolage. Nous devons réussir pour tous, mais aussi, surtout, dans l’intérêt des patients. »
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