La SARL Castel Dents qui emploie quatorze personnes a investi dans une usineuse numérique, avec le soutien de la région Centre-Val de Loire.
On passe de la spatule à la souris. La formule est imagée mais pour Patrick Arnault, gérant de la société Castel Dents, installée avenue d’Argenton, l’achat d’une usineuse « n’est que la première étape indispensable d’un plan qui prévoit par la suite l’achat d’un second scanner et ensuite d’une imprimante 3D ».
L’entreprise de fabrication de prothèses dentaires qui emploie quatorze personnes, a bénéficié – pour un investissement de plus de 60.000 € – d’une subvention de 18.000 € dans le cadre du dispositif CAP’Artisanat développement. Une aide formalisée par la visite du président du conseil régional, François Bonneau, venu jeudi, découvrir cette société castelroussine créée en 1971.
La numérisation et la modélisation bouleversent aujourd’hui la fabrication des prothèses. La nouvelle usineuse de Castel Dents est un peu le bébé de Stéphane et Julien, le fils de Patrick Arnaud, qui expliquent : « La prise d’empreinte réalisée par le dentiste est coulée en plâtre puis scannée. Les informations sont transmises à l’usineuse qui, à partir d’un bloc de cire, de plastique ou de zircone, peut sortir un bridge, partiel ou complet ».
Concurrence de l’Est du Maroc et de la Chine
François Bonneau n’a pas manqué d’encouragements : « Nous avons besoin d’entreprises comme les vôtres qui relèvent le défi de l’innovation, de l’emploi et du Made in France ». « Made in Centre », ajoute même le président.
Mais le métier de prothésiste est soumis également à une rude concurrence. « Des pays de l’Est, du Maroc et de la Chine et elle existe depuis longtemps », constate Philippe Aussourd, associé de Patrick Arnaud.
Bruno Meymandi, président départemental des chirurgiens-dentistes, s’inquiète d’une désertification médicale qui affecte aujourd’hui les prothésistes : « Dans l’Indre, la situation des dentistes est même pire que celles des médecins généralistes ».