Il y a un an, le 7 juin 2015, Pascale Poupart, quinquagénaire, rachetait la société de prothèses dentaires Laboratoires Goblet-Daumas, à Fourmies, pour en devenir la présidente. Un tournant dans la vie professionnelle de cette cadre supérieure qui travaillait dans la logistique : « Pendant 15 jours, je me suis ruée sur toutes les informations concernant ce secteur d’activité. J’ai trouvé cela passionnant. Originaire de Sains-du-Nord, je connaissais le passé de cette entreprise créée en 1945 par Christian Goblet, rejoint par Paul Daumas en 1969. Mon ambition était de la développer encore plus. »
Douze mois plus tard, le défi est relevé avec un portefeuille clients (les chirurgiens-dentistes) qui a évolué de 115 à 150, dans un rayon de 150 km autour du Sud de l’Avesnois, pour un chiffre d’affaires de 2,7 M€.
« La reprise, c’est bien parce qu’on ne part pas dans l’inconnu, précise Mme Poupart. On connaît la taille, la santé, les bases… de l’entreprise ».
Qui est passée de 35 à 38 salariés (31 à Fourmies et 7 à Cambrai). Et si aujourd’hui le secteur (de la prothèse dentaire, de la couronne, du bridge, du dentier) est loin d’être saturé, il est fortement bouleversé (notamment par l’Asie) : il a vu les laboratoires prothésistes de France, plutôt familiaux, fondre de 5 500 en 2002 à 3 800 de nos jours.
D’où la nécessité d’investir dans… la troisième révolution industrielle (TRI), via le numérique :
« C’est une chance car l’informatique et les nouvelles machines d’usinage en trois dimensions nous permettent d’avoir des prix proches de ce que proposent nos concurrents. La traçabilité, la proximité et le service après-vente en 24 heures en plus. Et ce n’est que le début. L’archivage numérique, la caméra intra-buccale qui va remplacer la pâte de moulage (alginate) ou la numérisation des prothèses vont s’imposer. »
Une TRI qui inclut aussi le facteur humain :
« Chez nous, le terme artisan prend tout son sens. Grâce à nos prothésistes, chaque pièce est unique ».