Une étude in-vitro a montré que la zircone utilisée dans des restaurations anatomique monobloc pourraient présenter moins d’abrasivité pour les surfaces antagonistes que des restauration stratifiée comprenant une couche de céramique cosmétique en raison de sa meilleure résistance à l’abrasion qui garanti un poli de surface pérenne.
L’hypothèse de travail de cette étude (1) était que le vieillissement de la zircone dentaire par perte du poli de surface pourrait entrainer une usure préjudiciable à l’émail de la dent opposée. Pour tester cette hypothèse, les auteurs ont soumis les échantillons à un vieillissement artificiel de zircone dans un dispositif simulé d’usure accéléré à la mastication et mesuré l’usure en un point de l’émail sur l’échantillon antagoniste. En outre, la rugosité des surfaces pré-test a été mesurée. Les échantillons de zircone, âgés artificiellement à l’autoclave, ont montré aucune augmentation significative de la rugosité par rapport aux échantillons non vieillie. Par ailleurs, aucune différence significative en matière d’usure opposées ou d’émail entre la zircone et vieillie et non vieillie a été observée. Tous les échantillons de zircone ont montré moins de matériaux usés et moins d’usure de l’émail antagoniste que des échantillons de contrôle ou de céramique stratifiée. Des micrographies électroniques à balayage ont montré des surfaces relativement lisses, de zircone qu’elle soit non vieillie ou vieillie suite aux tests d’usure. En revanche des micrographies des surfaces des échantillons de céramique cosmétiques ont montré des bords et des fragments de débris d’usure fracturées tranchants. En conclusion, on peut dire, que la Zircone peut être considéré comme un matériau relativement respectueux des restaurations opposées d’émail, même après vieillissement simulé.
Abrasivité de la zircone:
Zircone polie sur 200 000 cycles: 0,1 mm3 sur 400 000 cycles: 0,2 mm3
Email naturel sur 200 000 cycles: 0,25 mm3 sur 400 000 cycles: 0,48 mm3
L’usure de l’émail a été évalue également avec de la zircone « BruxZir » « full anatoique »(couronnes et bridges). On a estimé que la zircona avait un taux d’usure compatible avec l’émail et pratiquement identique à IPS e.max glacée (2)
Par ailleurs des recherches (3) menées à l’Université de Tübingen, ont montré que les couronnes en zircones anatomiques monoblocs sont plus respectueuses de la dentition par rapport à des couronnes céramo-métalliques stratifiées avec de la porcelaine Ceramco III.
LA ZIRCONE PEUT ELLE REPONDRE AUX NOUVELLES ATTENTES ?
Un total de 822 Bridges et couronnes « Full Zircone » (de type « BruxZir » qui est une zircone préteintée) ont été placés sur une période de 4 ans. L’étude incluait les couronnes unitaires (87%) et les bridges de 3 et 4 unités. Les restaurations ont été scellé avec des ciment adhésif ou autoadhésif.
Le but de l’étude était d’évaluer leurs performances cliniques in vivo.
Au rendez vous de contrôle, 632 restaurations BruxZir ont été évaluées, ce qui incluaient les couronnes et les bridges de 3 et 4 éléments ainsi que les couronnes et bridges sur implants. La majorité (88%) des restaurations ont été fabriquées par le Glidwell Laboratories et 12% par le Laboratoire Apex Dental milling.
Sur les 632 restaurations, les notes attribuées ont été de
4.7/5 en terme d’esthétiques
4.9/5 en terme de resistante à la fracture
5/5 en terme de résistance à la coloration marginale
4.9/5 en terme d’usure face à la dentition opposée. Une usure supérieure a été constatétée avec des couronnes en or
4.7/5 en terme de rétention.
27 restaurations se sont descellée au court de la période d’étude sur les 822 (3%) sont un taux légèrement supérieur par rapport aux couronnes non zircone (2%).
L’utilisation d’un primer de zircone avant scellement a augmenté de 50% la force d’adhésion
Avec un taux de 97% de notation de performance pour les restaurations full zircone préteintées, le Dental Advisor, recommande ce matériaux pour des couronne postérieures et des bridges de 3 ou 4 éléments aussi bien que pour les couronnes ou bridges sur implants postérieurs.
En conclusion on peut estmer que la zircone peut répondre à de nombreuses indications en terme de pérennité et de biocompatibilité sans risques iatrogènes pour la dentition antagoniste à condition toutefois d’avoir une surface parfaitement polie. (Un polissage est préféré à un glaçage en terme d’abrasivité pour l’antagoniste car la surface vieillit mieux et ne devient pas poreuse.)
Les nouvelles zircone dites translucides apparues récemment vont permettre d’augmenter leurs indications.
Bibliographie :
–JO Burgess, S Janyavula, NC Lawson, TJ Lucas, and D Cakir (2014) Enamel Wear Opposing Polished and Aged Zirconia. Operative Dentistry: March/April 2014, Vol. 39, No. 2, pp. 189-194.
-Wear of Enamel on Polished and Glazed Zirconia: Shah S, Michelson C, Beck P, Ramp LC, Cakir D, Burgess J. 2010; Washington, DC: AADR. Abstract #129615.
-Dental Advisor BruxZir Solid Zirconia Crowns and Bridges
3-year Clinical Performance Report