Frais de gestion démesurés, tarifs trop élevés et remboursements à la baisse : les assurés sont de plus en plus pénalisés par les pratiques commerciales des complémentaires santé.
Les mauvaises surprises pleuvent pour les assurés, aggravées par les nouveaux contrats « responsables ».
Elles sont incontournables dans le système de santé : 96 % de la population en a une. Pourtant, les complémentaires santé réservent aussi de bien mauvaises surprises. Le marché est juteux : plus de 33 Mds€ par an pour les assureurs privés, mutuelles et institutions de prévoyance, mais dont les Français ne perçoivent en retour que 26 Mds€, du fait de frais de gestion parfois astronomiques (jusqu’à 28 %, selon la Cour des comptes).
Un marché qui vient encore de grossir, stimulé par la loi ANI imposant aux entreprises privées de proposer, depuis le 1er janvier, une couverture complémentaire à chaque salarié.
3 Mds€ d’aides de l’Etat
Quatre-vingt-quinze pour cent des contrats en cours sont labellisés « responsables » et bénéficient à ce titre d’importants avantages fiscaux. Un manque à gagner pour l’Etat proche de 3 Mds€ par an. En contrepartie, les complémentaires s’engagent sur des planchers de remboursement. Afin d’améliorer l’accès aux soins, le ministère de la Santé a réformé l’an dernier les contrats responsables. Sauf que ces contrats (la quasi-totalité de ceux proposés) intègrent dorénavant des plafonds de prise en charge. Ces nouvelles conditions, les Français sont en train de les découvrir au moment des renouvellements des contrats qui courent jusqu’en 2017. Et c’est la douche froide.
Garanties en baisse…
Domicilié à Ciry-le-Noble, en Saône-et-Loire, Alain Bordet s’est étouffé à la lecture de son nouveau contrat Adréa. « Mes médicaments à 15 % ne sont plus pris en charge, ni la chambre individuelle ni la cure thermale. »
Mauvaise surprise aussi pour Martine, de Clamart (Hauts-de-Seine), adhérente à la Mutuelle générale. Ses soins dentaires ne sont plus pris en charge à 300 % mais à 200 %, et les frais d’auxiliaires de santé à 100 % au lieu de 400 % du tarif Sécurité sociale.
Ces deux cas sont loin d’être les seuls témoignages d’assurés pénalisés (lire en cliquant ici). Les remboursements sont désormais parfois si faibles que les complémentaires ont déjà trouvé la parade en commercialisant… des surcomplémentaires.