Les dentistes libéraux viennent d’accepter une restriction de leur liberté d’installation dans le cadre du renouvellement de leur partenariat avec la Sécurité sociale. Désormais, ils ne pourront plus s’installer dans les villes déjà bien pourvues en confrères, à moins que l’un d’entre eux ne cède sa place. Cette mesure s’appliquera également aux centres dentaires.
Cette décision, bien que difficile pour la profession, semble être un compromis nécessaire pour améliorer l’accès aux soins dentaires sur l’ensemble du territoire. En effet, certaines zones connaissent une forte densité de praticiens tandis que d’autres font face à des déserts médicaux dentaires.
Une meilleure répartition des dentistes sur le territoire
L’Assurance Maladie et les syndicats dentaires ont convenu de cette restriction afin de favoriser une répartition plus équilibrée des dentistes sur le territoire national. L’objectif est de garantir un accès aux soins bucco-dentaires pour tous les Français, y compris dans les zones sous-dotées.
Cette mesure s’inscrit dans une volonté plus large de réorganisation de l’offre de soins dentaires. Elle s’accompagne notamment du développement de centres de santé dentaire, qui permettent une prise en charge à des tarifs conventionnés dans des zones manquant de praticiens libéraux.
Un enjeu de santé publique
Au-delà des considérations économiques, cet encadrement de l’installation des dentistes répond à un enjeu de santé publique. En effet, de nombreux Français renoncent encore à des soins dentaires essentiels, faute d’un accès suffisant à l’offre de soins.
Cette situation a des conséquences importantes, tant sur la santé bucco-dentaire des patients que sur leurs dépenses de santé à long terme. En favorisant une meilleure répartition des praticiens, cette réforme viserait donc à améliorer la prévention et la prise en charge des pathologies bucco-dentaires sur l’ensemble du territoire.
Bien que sensible pour la profession, ce compromis sur la liberté d’installation des dentistes se veut un pas dans la bonne direction pour garantir l’accès aux soins dentaires pour tous les Français.
L’Union Dentaire s’oppose à cette mesure et fait des propositions
De concert avec l’Union Nationale des Etudiants en Chirurgie Dentaire (UNECD) et le Syndicat National des Internes en Odontologie (SNIO), l’Union Dentaire s’oppose à des mesures coercitives qui n’auraient aucun impact sur les zones sous-dotées et seraient préjudiciables pour les praticiens exerçant dans les zones surdotées.
L’Union Dentaire propose des mesures incitatives pour rééquilibrer la situation démographique entre les zones surdotées et sous-dotées et pousser les praticiens à venir s’y installer (cliquez ici pour voir leur propositions).
« Oui, le manque de chirurgiens-dentistes dans les zones sous-dotées est une catastrophe sanitaire pour nos concitoyens.
Oui, les praticiens des zones sous-dotées, parfois au bord du burn-out, ont besoin d’être soutenus.
Mais non, la seule coercition n’est pas la solution. » déclare Franck Mouminoux
Président de l’Union Dentaire Chirurgien-dentiste à Aurillac (Cantal)