Annoncée depuis plusieurs années, la carte Vitale numérique devrait enfin être déployée progressivement dans toute la France en 2023, après une phase de test depuis l’année dernière, dans plusieurs départements.Le gouvernement a publié, fin décembre, un décret pour poser les bases de cette alternative à la carte physique. La date du lancement officiel, en revanche, n’est pas encore connue.
Faciliter et fiabiliser les relations avec les usagers
Ce nouvel outil numérique devrait permettre de faciliter les relations entre les professionnels de santé et les assurés. “Il y a plus de chances que les patients aient leur carte Vitale avec leur smartphone et c’est donc la garantie de toujours pouvoir faire une télétransmission”, notait l’Assurance maladie en juillet dernier.
La dernière feuille de route du gouvernement sur le numérique en santé, actuellement soumise à la consultation, mise en effet sur la “diffusion massive” de cette carte dématérialisée pour “renforcer l’accès à la santé” et permettre “le remboursement direct des soins même en cas de perte, d’oubli ou d’inaccessibilité”. À terme, la carte Vitale numérique devrait par ailleurs intégrer les données des mutuelles.
Les feuilles de soins devraient également être fiabilisées par l’accès automatique au téléservice de droits ADRi, minimisant ainsi le risque d’erreurs et de rejets des factures. Autre avantage mis en avant : la limitation du risque de contamination entre un médecin et son patient, car plus besoin de manipuler une carte physique.
Une application pour smartphones
La carte Vitale dématérialisée sera disponible à partir d’une application pour téléphone portable, baptisée ApCV. Les professionnels de santé pourront y accéder grâce à un QR code ou à l’aide d’un lecteur compatible NFC. L’usage du premier est préconisé, car la technologie NFC n’est pas disponible sur tous les smartphones.
Côté sécurité, l’Assurance maladie se veut rassurante et assure que la carte numérique sera tout aussi protégée que sa version physique. Seules les données relatives aux noms, prénoms, genre, droits et organisme obligatoire de rattachement y seront hébergées. Une double authentification sera mise en place à chaque utilisation.
La première connexion, en revanche, nécessitera un selfie de l’usager qui sera comparé à la photographie de son justificatif d’identité. Ces données biométriques seront “détruites au terme d’un délai qui ne peut excéder 96 heures à compter de l’activation de l’application carte Vitale”, note le décret.
Rendez-vous en 2026
En circulation depuis 1998, la carte Vitale n’a, en revanche, pas encore dit son dernier mot. Le décret laisse aux caisses nationales d’assurance maladie jusqu’au 31 décembre 2025 pour déployer cette nouvelle alternative à tous les usagers.
Même passé ce délai, tout laisse penser que la version physique devrait continuer de cohabiter avec la version numérique, alors qu’une partie de la population peine encore à prendre le train de la transformation numérique. En février dernier, le Défenseur des droits notait dans un rapport que 28% des Français s’estiment peu ou pas compétents pour effectuer une démarche administrative en ligne.