La France serait l’un des cinq pays du monde où la prévalence est supérieure à 50%. Cette prévalence semble étonnamment élevée pour un pays où le système public d’assurance maladie laisse les traitements dentaires de routine (examens, extractions, restaurations et traitements endodontiques) sans frais directs pour plus de 95% de la population.
Les données que Peres et ses collègues, provient de l’étude Global Burden of Disease, dont la qualité méthodologique n’est pas à remettre en question, mais doit être interprétée avec prudence. L’étude fournit des estimations, et parce que très peu d’études épidémiologiques de santé bucco-dentaire ont été réalisées en France, Les données disponibles pourraient ne pas être représentatives de la réalité.
Cette absence de données épidémiologiques précises dans la recherche en santé bucco-dentaire peut être liée non seulement au faible engagement des autorités Français, mais aussi aux insuffisances structurelles du système de paiement des soins dentaires. En France et dans le monde, la majorité des systèmes de paiement dentaire sont construits autour d’un modèle de rémunération à l’acte qui rémunère uniquement les procédures cliniques. Les maladies buccodentaires ne sont généralement pas considérées comme une priorité dans les politiques de santé publique et, par conséquent, les enquêtes épidémiologiques ne sont pas encouragées, même si elles constituent la première étape vers la mise en place d’un système efficace qui maximise les résultats en matière de santé. Des initiatives telles que des honoraires ou des primes pour la collecte de données pourraient aider les dentistes à fournir des données cruciales pour améliorer les politiques de santé buccodentaire.
Les maladies bucco-dentaires : un défi mondial de santé publique Jean-Noël Vergnes Marco Mazevet
https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(19)33015-6/fulltext