Les technologies de restauration de l’émail ont bénéficié d’avancées majeures pour régénérer naturellement l’émail, dans le but de se passer (dans la mesure du possible) des matériaux composites. Elles consistent par exemple à utiliser de gels ou de dentifrices spéciaux chargés de peptides, ou des faisceaux laser à faible puissance pour stimuler la différenciation des cellules souches en améloblastes. Les biomatériaux comme l’hydroxyapatite sont également utilisés pour reminéraliser l’émail, de sorte à restaurer ses propriétés mécaniques.
Les chercheurs de la nouvelle étude, parue dans la revue Science Direct, ont peut-être trouvé un moyen encore plus efficace d’y parvenir en améliorant la résistivité de l’hydroxyapatite.
De l’hydroxyapatite « dopée » aux acides aminés
Les chercheurs de la nouvelle étude ont créé un revêtement minéralisé biomimétique, dont les nanocristaux reproduisent les propriétés de ceux composant l’apatite de l’émail naturel. Ils y ont également ajouté un complexe d’acides aminés, pour reproduire une structure moléculaire similaire à la surface dentaire, mais avec une capacité de résistance plus élevée.
Les acides aminés tels que la lysine, l’arginine et l’histidine sont en effet d’importants facteurs de régénération des tissus osseux et musculaires. Dans les bonnes conditions environnementales, l’hydroxyapatite « dopée » aux acides aminés est capable d’imiter parfaitement l’émail naturel. « Pour reproduire les couches d’émail avec des techniques biomimétiques, nous avons neutralisé et éliminé les produits de décapage à l’aide d’alcali de calcium. De cette façon, nous avons amélioré la liaison des nouvelles couches d’hydroxyapatite », explique Seredin.
La similitude de structure avec l’émail naturel a été confirmée par une analyse par microscopie électronique à émission de champ et à force atomique ainsi que par imagerie chimique de surfaces à l’aide de la microspectroscopie Raman (qui consiste à envoyer un faisceau de lumière unicolore sur l’échantillon et à analyser la lumière diffusée). Par ailleurs, le nouveau revêtement a été testé sur des dents saines afin d’évaluer l’augmentation de la résistance, par rapport aux autres dents saines non traitées.
Les résultats, prometteurs, révèlent que le nouveau matériau pourrait être utilisé pour réduire la sensibilité des dents après une abrasion ou une érosion. La prochaine étape de l’étude consistera à évaluer son efficacité pour les restaurations plus profondes, notamment pour les fissures et les fractures volumétriques.
source : https://trustmyscience.com/un-biorevetement-dentaire-similaire-email-naturel-plus-resistant/