Le nombre de chirurgiens-dentistes baissant, l’accès aux soins bucco-dentaires des Français est menacé

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Le sujet devient pressant. Avec les contraintes sur l’exercice dues à la crise sanitaire, conjuguées avec une courbe démographique défavorable, de plus en plus de chirurgiens-dentistes partent en retraite et ne sont pas remplacés, laissant leurs patients dans le désarroi.

Il devient urgent que la profession dentaire prenne en main ce sujet. Pour le bien des patients : nous avons tous en tête l’acte extrême de ce Jurassien qui avait fait le tour des réseaux sociaux en s’arrachant lui-même une dent, faute d’avoir trouvé un dentiste pour le soigner. Tous les patients n’en arrivent pas là. Mais les personnels des cabinets sont confrontés quotidiennement à l’exaspération de ceux qui cherchent à se faire soigner et se voient proposer un rendez-vous à une date éloignée. « Plus de la moitié des enfants entre 3 et 5 ans ne sont jamais allés consulter un dentiste, souligne François Raffalli, chirurgien-dentiste à Calvi et président de l’URPS Corse. Avec la diminution de nombre de praticiens, les patients corses se retrouveront avec des problèmes dentaires qui auraient pu être gérés plus tôt ».

Mais c’est aussi pour le bien des praticiens confrontés à une fatigue de plus en plus accrue et une impuissance face à ce problème.

Car le déséquilibre est criant : 1 chirurgien-dentiste pour 709 habitants à Paris contre 1 pour 2761 dans l’Orne. « Dans l’Allier, nous avons perdu près d’un tiers des praticiens depuis le début des années 2000, explique Arnaud Desclos de la Fonchais, chirurgien-dentiste à Vichy ». A l’inverse, dans les zones attractives et les centres des grandes villes, certains jeunes installés peinent à se constituer une patientèle.

L’Union Dentaire prend le sujet à bras le corps. Franck Mouminoux, président du syndicat installé dans le Cantal, connait bien le problème. « Je suis en faveur d’une meilleure répartition des soins pour tous les Français, partout. Nous travaillons activement sur le sujet avec les représentants des étudiants et les institutionnels pour trouver des solutions avant qu’on nous les impose ».

Cette problématique doit être pensée au-delà de la profession dentaire et doit réunir tous les acteurs du secteur : Etat, municipalités, régions, professionnels de santé de ville, URPS … « Un chirurgien-dentiste voudra s’installer dans une zone avec des services publics ou l’accès à Internet, continue Franck Mouminoux. Pareillement, les Français veulent s’installer dans une zone où ils pourront se faire soigner à tous les âges de leur vie. Les solutions doivent donc être globales et tous les acteurs doivent s’unir pour les trouver. C’est de l’avenir de la santé des Français et de la vitalité de nos territoires dont il s’agit ».

https://www.union-dentaire.com/actualite/le-nombre-de-chirurgiens-dentistes-baissant-lacces-aux-soins-bucco-dentaires-des-francais/