La majorité des publications actuelles traitant de l’occlusion des prothèses sur implants propose des « recettes » (mise en sous-occlusion, fonction de groupe systématique) issues d’une méconnaissance totale des bases fondamentales de l’occlusion et de l’implantologie. Le rôle du récepteur desmodontal en tant que mécanorécepteur permettant la modulation de la contraction musculaire est maintenant bien connu. L’implant, ankylosé dans l’os, ne dispose pas de ce récepteur sensitif, branche du nerf trijumeau. Les fibres de petit calibre, peu ou pas myélinisées et retrouvées autour des implants, sont des éléments du système nerveux autonome permettant la régulation du remaniement osseux à partir des pressions ressenties par les ostéocytes, véritables « mécanosenseurs » de l’os, mais incapables de transmettre une information proprioceptive. Lorsque des dents persistent dans la bouche, la modulation musculaire est assurée. Par contre, lorsqu’il n’y a plus que des implants, les informations sensitives ne seront perçues et transmises que par les récepteurs sensitifs de l’articulation temporo-mandibulaire, les fuseaux neuromusculaires et les organes tendineux de Golgi, apportant des informations nettement plus frustres, mais suffisantes pour permettre la mastication et l’inhibition musculaire en cas de surcharge.
Source : Neurophysiological integration of a dental implant
Marc BERT Actual. Odonto-Stomatol. 2018;290:4
Spécial neurophysiologie
http://aos.edp-dentaire.fr/articles/aos/abs/2018/04/aos2018290article4/aos2018290article4.html