Les chirurgiens-dentistes, quotidiennement confrontés aux méfaits du tabac, font partie des professionnels de santé les mieux placés pour repérer le tabagisme de leurs patients et les conseiller sur l’arrêt du tabac. Depuis 2016, ils ont la possibilité de prescrire des traitements de substitution nicotiniques (gommes, patchs, pastilles…). Et c’est ce qu’ils font de plus en plus, souligne le rapport « Charges et produits » de la CNAM à paraître prochainement.
Ils étaient 871 praticiens à l’avoir fait en 2017, puis 2 095 en 2018 et 3 529 en 2019 ! C’est mieux que les sages-femmes et les kinés à qui ce droit de prescription a été autorisé la même année. Près de 5 300 patients ont profité en 2019 d’une prescription d’un chirurgien-dentiste (soit 1,5 patient en moyenne par praticien).
Selon le rapport de la CNAM, le nombre de « nouveaux » prescripteurs (infirmiers, kinés, chirurgiens-dentistes et sages-femmes) a quasiment doublé en 2019 (+ 5 000 environ, soit + 77 %). Ils représentent désormais 12 % des près de 100 000 professionnels de santé prescripteurs de substituts. En 2019, 1,05 millions d’assurés ont eu au moins un remboursement de substituts nicotiniques dans l’année (+ 52 % en un an) pour un coût de 55 millions d’euros. Depuis 2015, le nombre de bénéficiaires a été multiplié par 5,6.
L’efficacité des substituts nicotiniques est largement démontrée : selon une méta-analyse regroupant plus de 64 000 patient(e)s, issus de 131 études, ils augmentent de moitié le taux de sevrage à 6 mois des fumeurs d’un paquet par jour en moyenne. Ils sont remboursés sur prescription à 65 % par l’Assurance maladie.