ans masques ni équipements de protection pour soigner leurs patients, les dentistes se sentent «à poil». Passant du sens figuré au sens propre, ils ont décidé de poser nus pour se faire entendre. Les clichés ont été partagés sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #dentisteàpoil.
Leurs cabinets sont fermés depuis le 16 mars mais seront autorisés à rouvrir à partir du 11 mai. Seulement voilà : les équipements de protections des dentistes ont entre temps été réquisitionnés puis distribués aux soignants en première ligne : dans les hôpitaux et les maisons de retraite.
Lorsqu’Olivier Véran leur a promis 150 000 masques, les 42 000 chirurgiens dentistes de France avaient déjà alerté : ça ne sera pas suffisant. «Ca fait quatre masques par praticien !», s’indigne Julie Zerbib-Martin, initiatrice du mouvement #dentisteàpoil interrogée par France Inter.
Surtout que la spécificité des soins bucco-dentaires expose particulièrement ces médecins. Au plus près de la bouches de leurs patients, ils projettent quantité de micro-goutelettes, sur et autour d’eux. Les masques chirurgicaux, utilisés en temps normal, ne suffisent plus pour protéger à la fois le soignant et le patient en période d’épidémie.
C’est pourquoi les dentistes français réclament des masques FFP2. Filtrants, ils protègent notamment le porteur contre le risque de transmission par gouttelettes.
Habituellement, les dentistes achètent eux-mêmes leurs protections auprès de fournisseurs mais, actuellement, ils craignent de ne pas être livrés ou de subir des délais conséquents. Des prix largements plus élevés que la normale ont également été signalés par les praticiens qui redoutent aussi de recevoir des masques non conformes.
Ainsi, lorsqu’ils postent leurs clichés dénudés sur les réseaux sociaux, la plupart de ces soignants s’adressent directement au ministre de la Santé : «Face au Covid-19, nous avons fermé nos cabinets, nous avons organisé la permanence des soins d’urgence, nous nous sommes démunis de tous nos EPI au profit des hôpitaux, nous n’avons droit à aucune aide de l’Etat. À présent, nous sommes à poil ! Monsieur le ministre Véran, nous sommes des Soignants. Donnez-nous les moyens de soigner à nouveau nos patients le 11 Mai».