On l’a bien compris, le 11 mai devrait marquer la sortie progressive du confinement. Certains professionnels tels que les libéraux ou les commerçants pourraient reprendre leur activité. Certes mais dans quelles conditions?
Tous ne sont pas exposés au même risque de contamination. Le Dr Ludovic Barbry, président du Conseil de l’Ordre des chirurgiens-dentistes des Alpes-Maritimes, est pour l’instant circonspect.
« Le conseil de l’Ordre national a recommandé de fermer les cabinets dentaires dès le 16 mars. Dans le département, nous avons mis en place un système de garde qui fonctionne relativement bien. Toutefois, on ne fait que soulager les patients. On ne peut pas réaliser les soins à 100 %. Si les choses se poursuivent, cela va être compliqué. Tous ces patients doivent pouvoir être pris en charge… mais les autres également. Sauf qu’on ignore encore comment on va pouvoir faire. »
Car par définition, le dentiste travaille dans la bouche des patients. Le risque de contamination est donc très élevé. Quelles mesures barrières peuvent être adoptées? Et surtout, quels dispositifs de protection pour garantir la sécurité du praticien, de son assistante et du public?
Le Dr Barbry ne décolère pas: « nous avons été les oubliés de la dernière conférence de presse du ministre de la Santé. Nous sommes sortis du circuit de distribution des masques alors comment sera-t-il possible de soigner ? Nous avons moins de 3 semaines pour trouver des solutions. »
Le professionnel explique: « Un masque chirurgical ne suffit pas : nous utilisons des aérosols qui projettent des postillons. Sans FFP2, nous ne sommes pas protégés. Il en va de même pour les assistantes qui travaillent au fauteuil. »
ASSURER LES SOINS EN TOUTE SÉCURITÉ
Les dentistes semblent donc pour le moment plongés dans un certain flou. Rouvrir les cabinets: c’est une nécessité. Mais comment? Il va leur falloir rattraper tous les soins en retard, et régler les problèmes de patients qui se sont aggravés faute d’avoir été examinés (nombreux sont ceux qui attendent ou qui n’osent pas appeler un dentiste). Mais il reste deux semaines et demie pour plancher sur ce dossier.
« Nous tenons à rassurer les patients: lorsque nous les recevrons à nouveau, ce sera dans de bonnes conditions. »
D’ici là, le Conseil de l’ordre 06 espère que les chirurgiens-dentistes seront réintégrés dans la boucle de distribution des FFP2 et souligne: « nous sommes conscients des difficultés que rencontrent les professionnels, tant en termes organisationnels qu’économiques. Pour autant, nous allons faire notre maximum pour pouvoir assurer les soins en toute sécurité. »