Dans le but de mieux comprendre le profil temporel d‘une infection à SARS-CoV-2, une équipe de médecins et chercheurs chinois a analysé le taux de charge virale et la réponse immunitaire induite chez 23 patients atteints de Covid-19 (âge médian de 62 ans). Dans cette étude observationnelle, les chercheurs ont évalué à intervalles réguliers et pendant une trentaine de jours, la charge virale par RT-PCR quantitative (reverse transcription polymerase chain reaction) dans la salive de l’oropharynx postérieur. Ils ont mesuré en parallèle dans le sérum, le taux d’expression d’anticorps dirigés contre deux antigènes du SARS-CoV-2 : une protéine interne, NP (nucleoprotein), et une protéine de surface de l’enveloppe virale (protéine S), au niveau de son domaine RBD (receptor binding domain) nécessaire à la liaison du virus à sa cellule cible. Les résultats montrent que la charge virale est la plus élevée au cours de la première semaine symptomatique, avant de diminuer avec le temps. Ceci pourrait expliquer la propagation particulièrement rapide de cette épidémie et souligne l’importance d’un contrôle rigoureux de l’infection et l’utilisation précoce d’antiviraux. Dans cette cohorte, les chercheurs ont montré que plus l’âge du patient est élevé, plus la charge virale est forte. Après 14 jours symptomatiques, les taux de séropositivité étaient de 94% d’IgG anti-NP, 88% d’IgM anti-NP, 100% d’IgG anti-RBD et 94% d’IgM anti-RBD. Par ailleurs, aucune mutation génomique du virus n’a été détectée chez les patients. Ces résultats montrent, d’une part, que l’analyse de la salive de l’oropharynx postérieur, technique moins invasive que l’écouvillonnage nasopharyngé, permet de détecter le virus et que le test sérologique peut venir compléter la RT-PCR quantitative pour le diagnostic.
Article The Lancet – doi: 10.1016/S1473-3099(20)30196-1