Les sujets de polémique sur l’indemnisation de notre profession qui est en première ligne face au CoVid-19 depuis de longues semaines commencent à émerger. L’incertitude dans laquelle la profession est plongée nous force à nous interroger sur les compensations que les chirurgiens-dentistes vont obtenir dans les semaines et mois à venir. Voici un point sur différents sujets polémiques (non exhaustifs) pour lesquels nous vous défendons actuellement pour vous permettre d’être indemnisés à votre juste valeur dans un avenir proche.
FONDS DE SOLIDARITÉ & INDEMNISATIONS SUITE À VOS PERTES FINANCIÈRES
Une aide rapide et automatique de 1500€ sur simple déclaration a été octroyée pour les indépendants, les microentreprises, les TPE et les agriculteurs réalisant moins d’un million d’euros de chiffre d’affaires suite à une fermeture administrative ou à une perte de VA de +70% au mois de mars 2020 par rapport à mars 2019.
Les chirurgiens-dentistes sont exclus aujourd’hui de ce dispositif. Cela fait planer le doute sur les indemnisations en général auxquelles nous devrions avoir le droit suite à la fermeture de nos cabinets. Encore une fois, l’Union Dentaire est mobilisée pour faire entendre la voix de notre profession et nous indigner face à ce qui est une injustice pour une profession aussi exposée. Nous sommes déjà en discussion avec les autorités sur ce sujets et soyez assurés que nous vous défendrons. Nous vous tiendrons informés au fur et à mesure.
INDEMNISATION DES PRATICIENS DE GARDE EN CAS D’INFECTION
Il commence à se dire que les praticiens qui effectueraient des gardes d’urgence ne seraient pas indemnisés par leur assurance maladie et leur mutuelle dans le cas où ils contracteraient le CoVid-19 durant leur tour de garde. Ce serait une catastrophe pour les chirurgiens-dentistes infectés et cela rebuterait un certain nombre d’entre eux à assurer des gardes.
Certains d’entre vous ont reçu de votre URPS un email au bas duquel figurait la mention suivante : Avertissement : Seules les directives gouvernementales font foi. Vous assumez l’entière responsabilité de vos actes. La responsabilité de l’auteur et de l’URPS ne saurait, sous aucun prétexte, être engagée. Ceux qui nous ont confié leur email ont eu connaissance des consignes élémentaires de sécurité très tôt.
L’Union Dentaire travaille actuellement sur le sujet qui, s’il s’avérait vrai, serait un scandale pour les praticiens qui s’engagent avec dévouement pour soigner les patients dans des conditions désastreuses en raison du manque de matériel de protection adéquat. Il est indispensable que nous obtenions des autorités qu’ils prononcent un arrêté fermant les cabinets dentaires. Ainsi, l’assurance Prévoyance des praticiens exposés pourrait être activée.
CHÔMAGE PARTIEL DE NOS EMPLOYÉS : NOUS NE SOMMES PAS SUR LA LISTE !
Les praticiens ont l’obligation par le Conseil National de l’Ordre (CNO) de fermer leur cabinet dentaire, hormis les jours où ils sont de garde sur leur secteur.
Ils doivent transférer la ligne de téléphone à leur domicile pour assurer les appels téléphoniques de leurs propres patients, pour faire le tri des appels non urgents (une urgence = abcès, hémorragie, douleur), et ainsi éviter que le dentiste régulateur soit submergé d’appels non urgents.
Depuis cette fermeture ordonnée par le CNO, les praticiens employant du personnel ont pris (ou vont prendre : il y a 30 jours rétroactifs) les mesures nécessaires pour effectuer les premières démarches et mettre en chômage partiel leurs assistant(e)s et secrétaires.
Cependant, des praticiens commencent à nous alerter qu’ils reçoivent en retour des refus de prise en charge pour cette mise au chômage partiel, sous prétexte que notre profession ne rentre pas dans la catégorie des ayants-droit.
En effet, actuellement, aucune loi ne nous oblige à fermer notre cabinet, hormis la demande du CNO, et de certaines Agences Régionales de Santé (ARS).
L’Union Dentaire fait donc tout son possible pour que nous soyons traités comme tout « entrepreneur », et demande donc la parution d’un Arrêté ou d’un Décret explicite faisant inclure notre profession dans les bénéficiaires de la mesure de chômage partiel, car nous n’avons actuellement aucunes garanties !
Bien confraternellement,
Philippe DENOYELLE