PITTSBURGH, États-Unis : Les propriétés biophysique du titane en font un matériau de choix pour les applications biomédicales et notamment pour les implants dentaires. Une des limitations est liée au fait qu’un implant de titane exposé à l’environnement buccal est très rapidement colonisé par diverses espèces microbiennes (bactéries, champignons…) ce qui peut entraîner des infections chroniques et une inflammation des tissus environnants, voire mener à l’échec de l’implantation. Dans une nouvelle étude, les chercheurs ont découvert une nouvelle façon de traiter les effets secondaires des implants métalliques en utilisant la thérapie électrochimique afin d’améliorer l’efficacité antimicrobienne des antibiotiques. L’étude pourrait contribuer à promouvoir l’utilisation d’approches électrochimiques dans le traitement des infections fongiques.
Dans cette étude, les chercheurs ont examiné les propriétés antifongiques de la thérapie électrochimique pour combattre le Candida albicans. Ils ont fait passer un faible courant électrique à travers un implant metallique en titane pour endommager les membranes cellulaires de ce champignon sans causer de dommages aux tissus sains environnants. Ce stress électrochimique dans les levures permis d’augmenter la perméabilité de la membrane cellulaire, les Candida albicans sont ainsi devenus plus sensibles aux antibiotiques.
« Nous vivons une crise des antibiotiques : La plupart des traitements échouent. En raison de la résistance aux médicaments que développent la plupart des microbes, les antimicrobiens cessent de faire effet, en particulier en cas d’infections récurrentes », a déclaré l’auteur principal Tagbo Niepa, professeur adjoint au Département de génie chimique et pétrolier de l’école d’Ingénierie Swanson de l’Université de Pittsburgh.
« Avec cette technique, le courant ne fait pas de discrimination il endommage la membrane cellulaire de tous les microbes à la surface de l’implant. Il est plus probable que les antibiotiques seront plus efficaces si les cellules sont simultanément soumises aux effets perméabilisant d’un courant électrique. Cela permettrait même aux microbes résistants de devenir sensibles au traitement médicamenteux et d’être éradiqués » a-t-il déclaré.
L`étude a porté sur les champignons C. albicans dans le cadre de traitement adapté aux infections sur les implants métalliques mais les chercheurs pensent que cette technologie pourrait être utilisée dans d’autres types de traitements, notamment pour améliorer la cicatrisation de plaies.
L’étude intitulée « Electrochemical strategy for eradicating fluconazole-tolerant Candida albicans using implantable titanium, » a été publiée en ligne le 11 octobre 2019 dans la revue ACS Applied Materials and Interfaces.
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