Invitée de Jean-Jacques Bourdin le 22 octobre sur RMC, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a relancé le débat sur le tiers payant généralisé.
« Le tiers payant intégral c’est pour quand ? » lui demande l’interviewer. « Ca arrive techniquement, répond la ministre. Nous sommes en capacité de proposer la partie tiers-payant sur les mutuelles (…) il y a des dispositifs qui deviennent opérationnels notamment chez les médecins et je tiens à ce que ce tiers-payant intégral soit disponible cette année ».
Agnès Buzyn avait repoussé le tiers-payant généralisé obligatoire voulue par Marisol Touraine en 2017, le temps de mettre en place un dispositif capable de gérer la partie mutuelle.
« Ce qu’il faut maintenant, insiste la ministre, c’est que chaque professionnel intègre cette nouvelle technique pour offrir le service aux patients (…) « notamment pour le remboursement des lunettes, des audioprothèses et du dentaire » dans le cadre 100 % Santé (RAC 0 en dentaire).
A aucun moment le caractère obligatoire du tiers payant n’est évoqué par la ministre qui a toujours privilégié un système non contraint. On ne sait pas non plus à quel système technique elle fait référence.
La solution Paymed ?
L’association des mutuelles et complémentaires dite l’Inter-AMC propose déjà une solution de tiers payant. Mais l’Union Nationale des Professionnels de Santé (UNPS) qui représentent 400 000 libéraux de santé (dont la FSDL, Les CDF et l’Union Dentaire) a toujours demandé aux professionnels de santé libéraux de refuser de signer le contrat individuel proposé par l’Inter-AMC notamment parce que l’ensemble des assureurs complémentaires ne sont pas membres de l’Inter-AMC et que le professionnel de santé doit traiter les problèmes rencontrés avec chacun des organismes complémentaires individuellement – l’Inter-AMC ne faisant pas réellement office d’interlocuteur unique.
Récemment, une autre solution a émergé. Baptisée Paymed, elle est pilotée par sept syndicats de professionnels de santé (médecins, pharmaciens, biologistes, kinés, infirmiers,etc. mais pas de dentistes) ainsi que Resopharma, un géant du tiers-payant en officine et le Crédit Agricole. Pour ne pas « rester seuls face aux complémentaires qui peuvent imposer un cahier des charges » expliquent ces syndicats, ils entendent négocier un « conventionnement national collectif » avec l’Union nationale des organismes d’assurance-maladie complémentaires (UNOCAM). Cette solution est testée, semble-t-il avec succès, depuis le mois mai dernier.