On sait que le nombre de dents perdues pour des raisons non traumatiques est directement associé au risque de démence et une étude récente a conclut que la perte d’1 à 9 dents correspondait à un risque accru de 81% de démence. Polyarthrite, risque de certains cancers, cette nouvelle recherche, présentée à la conférence 2019 de l’American College of Cardiology sur le Moyen-Orient (Dubai), confirme encore un autre risque associé et déjà évoqué : celui de maladie cardiovasculaire.
La maladie buccale, à l’origine de la mobilité et de la perte des dents, est une maladie inflammatoire qui entraîne souvent la perte de dents en raison de la dégradation des tissus parodontaux. Cette recherche démontre une corrélation entre la perte d’une ou plusieurs dents et la survenue d’un événement cardiaque sévère, comme une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral.
Une bonne santé bucco-dentaire éloigne la maladie cardiovasculaire
Une corrélation confirmée entre perte de dents et maladie cardiovasculaire : les chercheurs ont voulu mieux comprendre la corrélation et ont donc procédé à une analyse secondaire de l’étude Behavior Risk Factor Surveillance System qui porte sur la perte de dents non causée par un traumatisme, ainsi que sur les maladies cardiovasculaires, dont les crises cardiaques, l’angor et l’accident vasculaire cérébral (AVC). L’analyse porte ainsi sur les données de 316.588 participants âgés de 40 à 79 ans dont 8% étaient édentés et 13% étaient diagnostiqués avec une maladie cardiovasculaire. L’analyse constate que :
- le pourcentage de personnes atteintes de maladie cardiovasculaire et édentées s’élève à 28%, vs 7% de participants atteints de maladie cardiovasculaire mais ayant toutes leurs dents.
- Avoir 1 à 5 dents manquantes ou 6 ou plus, mais pas toutes, est également associé à un risque accru de développer une maladie cardiovasculaire, même après ajustement avec les facteurs de confusion possibles (IMC, âge, ethnie, consommation d’alcool, tabagisme, diabète et régularité du suivi buccodentaire).
La relation de cause à effet entre maladie buccale ou parodontite et maladie cardiovasculaire n’est pas bien comprise. On suspecte néanmoins les bactéries en cause dans l’athérosclérose, chargées de graisse, de perdre de minuscules vésicules de lipides, ce qui favoriserait le développement de la plaque d’athérome et le risque d’événement cardiaque.
« Ces résultats confirment l’existence d’un lien entre la santé dentaire et la santé cardiovasculaire », conclut Hamad Mohammed Qabha, auteur principal de l’étude et stagiaire en médecine et chirurgie à l’Université islamique Imam Muhammad Ibn Saud. « Si un patient perd ses dents, il peut y avoir d’autres problèmes de santé sous-jacents. Les médecins devraient alors recommander à ces patients des soins buccodentaires adaptés pour prévenir les maladies entraînant la perte de dents au départ et pour réduire, aussi, ce risque de développement de maladie cardiovasculaire ».