Les chirurgiens – dentistes pessimistes face aux évolutions de leur métier

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L’environnement des libéraux de santé subit des transformations en profondeur : évolutions des mentalités et attentes des patients, émergence des nouvelles technologies et du numérique dans le champ de la santé, évolutions réglementaires et crise économique forment un écosystème complexe qui impacte leur manière d’exercer et d’envisager l’avenir. Chaque année, l’Observatoire des Professions Libérales de Santé, CMV Médiforce réalise un SCAN afin d’appréhender ces différents indicateurs. Cette 7ème édition de SCAN a été réalisée en collaboration avec l’institut Vision & Talents, auprès de 483 Professionnels Libéraux de Santé, répartis en 8 professions : biologistes, chirurgiens-dentistes, infirmiers, kinésithérapeutes-ostéopathes, médecins généralistes, pharmaciens, radiologues et vétérinaires. L’année 2017 semble bien marquer le début d’un retournement de tendance, avec les trois indicateurs-clés du « climat général » à la hausse. Dans leur globalité, les Professionnel de Santé semblent optimistes face à l’avenir et accueillent favorablement les réformes de notre système de santé exception faite des chirurgiens-dentistes. Décryptage de cette étude. Un avenir qui leur semble peu favorable Tout d’abord, les perspectives de réformes venant des pouvoirs publics sont nettement moins bien perçues par les chirurgiens-dentistes, plusieurs d’entre elles attaquant de front leur situation financière. Ainsi, ils ne sont que 38 % (contre 79 % en moyenne) à se dire favorables au remboursement à 100 % des soins dentaires, d’optique et d’audio-prothèse et 20 % seulement (contre 73 % en moyenne) au “plafonnement des soins prothétiques”. Enfin, l’idée d’un Tiers Payant “généralisable courant 2018”, qui ne recueille déjà que 39 % d’avis favorables en moyenne, ne passe qu’auprès de 13 % d’entre eux. Au total, les chirurgiens-dentistes ne sont favorables en moyenne qu’à 6,5 mesures sur les 11 citées (à comparer au score de 8,5 obtenu par les infirmiers ou pharmaciens, qui sont les plus favorables des interviewés). Ensuite, alors qu’ils perçoivent de la même manière que la moyenne de leurs confrères les évolutions en cours du système de soins français, ils se démarquent par le caractère nettement moins “souhaitable” pour eux de 3 des 5 scénarios proposés. Ils sont ainsi 85 % (vs 67 % en moyenne) à juger non souhaitable le scénario de “la prise de pouvoir par les patients militants”(1), 78 % (vs 65 % en moyenne) pour “le marché gère le risque”(2) et 50 % (vs 28 % en moyenne) pour “l’irrésistible extension du pouvoir de l’État”(3).

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