Après la publication du rapport du Conseil d’Etat proposant une ouverture, prudente, des professionnels de santé à la publicité (lire ID n°26/27), l’Ordre des chirurgiens-dentistes se dit « pleinement favorable à l’équilibre prôné par le Conseil d’État ». Réagissant le 2 juillet sur son site internet, il adoube l’idée d’ouvriraux professionnels de santé un droit à l’information au public tout en maintenant l’interdiction de toute communication à visée commerciale.
« Le Conseil d’État est très clair, souligne l’institution, il ne s’agit pas de supprimer l’interdiction générale de la publicité aux professions de santé pour permettre à chacun de faire comme bon lui semble. La liberté de communiquer sera étroitement encadrée puisqu’elle s’accompagnera du maintien absolu de l’interdiction d’exercer la profession comme un commerce. C’est précisément cet équilibre qu’a proposé le Conseil national au cours de son audition au Conseil d’État dans le cadre de la préparation de ce rapport. » Le Conseil d’Etat rappelle en effet que la communication des professionnels de santé devra être « loyale, honnête, ne faire état que de données confirmées et s’abstenir de citer des témoignages de tiers », tout en respectant « les règles gouvernant leur exercice professionnel » c’est-à-dire sous le contrôles de Ordres professionnels.
De son côté, le Centre national des professions de santé (CNPS), qui regroupe 32 syndicats professionnels, met en garde contre «le risque d’une dérive commerciale » du secteur de la santé. « Comment, se demande-t-il, le gouvernement peut à la fois prôner la pertinence des actes et la compétition commerciale entre les acteurs du soin ? » L’intersyndicale brandit le spectre de Dentexia : « Lorsquela principale préoccupation n’est plus de soigner mais de « rentabiliser » les investissements publicitaires, on aboutit à des catastrophes de ce type. » Le CNPSdemande qu’aucune décision ne soit arrêtée « sans discussion préalable avec les représentants des professions concernées ».