En 2016, les réclamations à l’encontre des chirurgiens dentistes ont augmenté de 9 % par rapport à 2015. L’endodontie est la catégorie qui comporte le plus de plaintes.
Le taux global de sinistralité est ainsi passé de 6 à 7 %. Patrick Marchand, directeur du Comité dentaire à la MACSF, relativise cette progression. En effet, sur les 755 déclarations de sinistre adressées aux 25 484 sociétaires de la MACSF, 303 sont restées sans suite. « Il s’agit souvent de manifestations formelles argumentées de patients qui ne donnent pas suite…
En 2016, les 25 484 chirurgiens-dentistes sociétaires du Sou Médical-MACSF et du contrat groupe CNSD (Confédération Nationale des Syndicats Dentaires) ont adressé 1755 déclarations dont 303 sans suite.
Soit une augmentation de 9% par rapport au nombre total des déclarations reçues en 2015 (1618) ; pour rappel 1087 déclarations étaient reçues en 2010 (augmentation de 61% en 7 ans).
Le taux global de sinistralité professionnelle (ratio nombre déclarations / nombre sociétaires) est désormais passé de 6% en 2015 à 7% cette année (pourcentage à pondérer toutefois par le nombre des déclarations demeurées sans suite en forte hausse, qui traduit une démarche de plus en plus revendicatrice des patients, dont certains ne poursuivent cependant pas le recours engagé après avoir été contactés pour constituer un dossier avec expression de leurs doléances précises et des circonstances exactes de la mise en cause : nous obtenons dans ce contexte un taux de sinistralité « concret » relativement stable entre 5,7% en 2015 et 6% en 2016 en fonction du seul nombre des dossiers ayant fait l’objet d’une analyse puis d’une transaction éventuelle).
La classification statistique catégorielle élaborée pour ce recensement annuel permet :
– Une véritable traçabilité du risque dentaire, pour chaque domaine d’activités
– Une anticipation de l’évolution des pratiques et comportements ainsi identifiés, avec actualisation réactive de la gestion assurancielle (provisions financières des sinistres potentiels d’une année à l’autre, par exemple).
Actes bucco-dentaires hors implantologie : 1073 déclarations
Soit 78% des classes de sinistres thérapeutiques hors implantologie
Actes d’implantologie, soulevé et comblement de sinus : 304 déclarations
La classe des réhabilitations implantaires se stabilise cette année (après une progression de plus de 31 % de 2014 à 2015) mais représente un taux de 22 % de l’ensemble des déclarations effectivement traitées en sinistre thérapeutique.
Si cette sinistralité doit toujours être pondérée par le nombre d’actes implantaires de plus en plus nombreux en exercice quotidien, tant pour la fiabilité de ces approches (proposées à davantage de patients) que pour l’intégration progressive de ces techniques dans nos compétences thérapeutiques (il y a ainsi 6550 praticiens maintenant assurés en implantologie phase chirurgicale en 2016, abords sinusiens inclus), cette famille reste néanmoins un gisement important de déclarations (doublement en 7 ans).
Il est essentiel de continuer de sensibiliser les praticiens quant au ratio de risque spécifique élevé observé lors de ces réhabilitations. En insistant sur des conseils élémentaires : rigueur absolue dans l’établissement des indications après bilan préopératoire complet ; respect des recommandations de bonnes pratiques ; synergie, concertation permanente et collaboration entre les intervenants lorsque ce cas de figure existe ; sachant surtout que l’implant est au service de la restauration et non l’inverse : ainsi, l’étape chirurgicale est la plus fréquemment contestée y compris pour des implants bien ostéo intégrés mais inexploitables en fonction des critères prothétiques insuffisamment pris en considération.
Les interrogations sur l’intérêt d’une détermination du contenu d’un cursus fondamental homogène lors des multiples formations initiales et/ou complémentaires à ce domaine spécifique complexe, doivent également être abordées de manière pragmatique ; c’est vraisemblablement un axe de réflexion majeur pour cantonner un ratio risque recevable.