Soins dentaires : toujours trop chers ! – Enquête de santé le débat

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Soigner ses dents sans se ruiner, une équation impossible pour la plupart des Français. Un patient sur cinq a déjà renoncé à une visite chez le dentiste faute d’argent. Dentistes, prothésistes, mutuelles… à qui profite cette dérive tarifaire ? La Sécurité sociale joue-t-elle encore son rôle ? Les patients sont-ils condamnés à rester les grands perdants ? Un débat animé par Marina Carrère d’Encausse et Michel Cymes.

Face à Michel Cimes et Marina Carrère-d’Encausse siégeaient 3 confrères : Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD, Sophie Dartevelle, présidente de l’UFSBD et Fabien Cohen, secrétaire général de la société française des acteurs de la santé publique bucco-dentaire ainsi que le Porte-parole du Collectif contre Dentexia : M. Abdel Aouacheria. Le reportage qui précéda les débats était presque complet, et aurait plutôt bien démontré, pour une oreille attentive, à qui profite le crime. En effet, les complémentaires santé ont été désignées comme étant les plus grandes bénéficiaires du règlement arbitral.

Mais n’oublions pas que nous sommes sur le « service public » et donc sous influence, pour ne pas dire plus, du gouvernement. Le journaliste nous conduit comme des enfants au tableau noir pour plus d’explications et nous ressort la communication, mot à mot, de Marisol Touraine. Oui, le projet initial proposait bien 806 millions de revalorisation des soins sur 4 ans, ce qui paraît énorme pour les Français. Il précise que cela devait représenter une augmentation de 9000 € / an, en moyenne, pour les cabinets dentaires – chiffre revu à la baisse par le règlement arbitral (7500 €).


Et voilà, la messe est dite ! Les dentistes crachent sur une augmentation de leurs revenus ! Dois-je préciser que cela dépend non seulement du type de cabinet, mais qui plus est qu’il s’agit de chiffre d’affaires et non de revenus ? Mais un journaliste n’est pas à un détail près quand il s’agit d’étayer sa thèse. Quand il parle d’une restauration de dent cariée (sic), il montre des honoraires de 41 € qui passeraient à 67 €, en omettant de signaler qu’il s’agit de la cotation maximum et non d’une moyenne pour cet acte ! Pas un mot sur le non remboursement des implants et très discret sur la trop faible revalorisation des soins. Information ou désinformation, un mélange savamment dosé…

Aucun mot sur les difficultés économiques que va susciter inexorablement cette nouvelle règle du jeu, avec, à n’en point douter la fermeture de nombreux cabinets, voire des drames comme il en existe déjà dans d’autres secteurs d’activité. Personne n’a osé insister sur les risques encourus par les patients, car, comme l’a suggéré le Dr Mojaïsky, les praticiens sont des soignants et ne peuvent baisser la qualité!

Michel Cimes se veut impartial, et, oubliant sans doute pour une fois qu’il est aussi un peu médecin, balance ses invectives déguisées en interrogations à propos d’une question sur la couronne payée 40 € en Chine… Les patients pourront se réjouir puisque la sécurité sociale augmentera la cotation des couronnes de 12,50 €, sachant qu’elle ne rembourse que 70%, cela représentera une amélioration de la prise en charge de 8,75 €, le prix d’un paquet de Camel filtre ! Des explications bien fumeuses mardi soir sur France 5.

http://www.dental-tribune.com/articles/news/france/33700_soins_dentaires__toujours_trop_chers.html

Les participants à ce débat sont :

– Dr Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires

– Dr Sophie Dartevelle, présidente de l’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire

– Dr Fabien Cohen, secrétaire général de la Société française des acteurs de la santé publique bucco-dentaire

– Abdel Aouacheria, porte-parole du Collectif contre Dentexia