Les 3 syndicats de dentistes, la FDSL, la CNSD et l’Union dentaire s’était donné rendez vous vendredi dernier, accompagnés des représentants des étudiants de l’UNECD et le SNIO, contre le réglement arbitral qui fixera notamment les plafonnements des actes liés aux prothèse. Environ 5 000 personnes sont espérées.
Pourquoi cette manifestation?
Contre la « destruction massive de la filière dentaire ». Tel est le mot d’ordre du rassemblement. La grogne du monde dentaire remonte au mois de janvier et à l’échec des négociations entre les syndicats de dentistes et l’Assurance maladie. Commencées le 2 septembre, les discussions s’articulaient autour d’un avenant à la convention qui régit les relations tarifaires des dentistes libéraux avec la Sécurité sociale et les complémentaires santé.
Alors qu’une étude de la MGEN dévoilait récemment que 30 % des Français avaient renoncé à des soins dentaires en 2016 pour des raisons financières, l’objectif était d’améliorer l’accès financier à ces soins. Le texte proposait notamment la revalorisation des plusieurs actes de soin de base comme le traitement des caries et des détartrages. En contrepartie, l’Assurance maladie proposait de plafonner les actes liés aux prothèses.
Pourquoi les négociations ont elle échouées ?
Les discussions se sont arrêtées deux jours avant la fin officielle des négociations. La FDSL et la CNSD ayant rejeté la proposition de l’Assurance maladie, et étant les seuls syndicats majoritaires, les discussions ne pouvaient plus continuer.
En cause, la proposition du gouvernement, largement en-dessous des revendications des syndicats. Alors que ces derniers réclamaient 2,5 milliards d’euros de revalorisation des actes de base, l’Assurance maladie ne proposait que 806 millions d’euros sur quatre ans « un effort sans précédent ». « On savait qu’on aurait pas les 2,5 milliards, reconnait Philippe Denoyelle, mais la proposition des 806 millions d’euros était insuffisante ». Pour lui, une enveloppe d’1 milliard au terme des négociations était le minimum acceptable.
Quel plafonnement pour les prothèses ?
Autre problème, les actes prothétiques, qui devraient être plafonnés, offrent une meilleure rémunération aux professionnels. En effet, si les soins de base constituaient en 2015 plus de la moitié de leurs actes, ils ne représentaient seulement qu’un quart environ de leurs honoraires.
Pourtant, les syndicats n’étaient pas nécessairement opposés au plafonnement des prothèses. « Sur le principe on est contre », précise Philippe Denoyelle. « Mais on aurait été d’accord pour accepter certains plafonnements, sur certains actes ». A condition cependant que la revalorisation de contrepartie soit suffisante, ce qui n’a pas été le cas.
L’assiette des actes à plafonner est également estimée trop large. « Un certain nombre d’actes pourraient être plafonnés mais ceux proposés étaient de trop grande ampleur », regrette le président de l’Union dentaire.
De nombreux professionnels craignent qu’un plafonnement excessif de ces actes poussent des confrères à tenter de limiter leurs coûts en allant chercher à l’étranger des prothèses moins chères, mais de moins bonne qualité, ou en en licenciant du personnel. Selon les syndicats, la priorité serait de revaloriser les moyens de prévention de soin de première intention, pour réduire les besoins en prothèses.