Démographie, âge, formation, revenus, modes d’exercice… La Drees a publié un dossier complet et inédit dessinant un portrait de notre profession.Combien sont les chirurgiens-dentistes et combien seront-ils à exercer dans dix ans ? Où exercent-ils ? Quel est leur mode d’exercice ? Quel est leur profil d’âge et de sexe ? Pour la première fois, la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) propose une étude inédite, complète et très fouillée sur notre profession. Cette étude s’inscrit dans un cadre plus large dans lequel l’ensemble des professions de santé était étudié.En voici les résultats concernant notre profession. La démographie aujourd’hui Au 1er janvier 2015, 41 500 chirurgiens-dentistes sont en exercice selon la Drees, qui reprend les données du Répertoire partagé des professionnels de santé (RPPS). Si les effectifs progressent dans la plupart des professions de santé, les auteurs constatent que « le nombre de chirurgiens-dentistes reste stable depuis 15 ans ». En effet, contrairement aux médecins, pharmaciens et sages-femmes, les effectifs de chirurgiens-dentistes stagnent depuis la fin des années 1990 et leur densité diminue pour atteindre 63 praticiens pour 100 000 habitants en 2015, contre 68 en 1999.Toujours selon la Drees, « la profession présente un profil similaire à celui des médecins en termes de structure, d’âge et de sexe. Plutôt âgée, avec un âge moyen de 48 ans en 2015, soit trois ans de plus qu’en 2001, et majoritairement masculine avec 58 % d’hommes, la profession se féminise progressivement ». Les femmes représentent ainsi 54 % des praticiens de moins de 45 ans.La profession est cependant en voie de rajeunissement, en vertu des évolutions du numerus clausus qui, après avoir connu un fort recul jusqu’au début des années 1990, se redresse nettement depuis 2001. « De nouvelles générations plus nombreuses arrivent donc progressivement en exercice », expliquent les auteurs.Les projections démographiques
Le dernier exercice de projection démographique des chirurgiens-dentistes a été réalisé par la Drees en 2007, les simulations couvrant la période 2006-2030. « Avec un numerus clausus encore relativement bas en 2006 (977 étudiants, contre près de 1 200 aujourd’hui), et un vieillissement de la profession amorcé depuis longtemps, le scénario tendanciel prévoyait un net fléchissement des effectifs dès le début de l’horizon de projection, qui devait s’amplifier jusqu’au début des années 2020, détaille la Drees avant de poursuivre : Les effectifs devaient ainsi chuter d’environ 1,6 % par an entre 2006 et 2030, ce repli étant encore plus accentué en considérant la densité de chirurgiens-dentistes par rapport à l’ensemble de la population (- 2 % par an) ».
La diminution du nombre de chirurgiens-dentistes devait affecter autant les libéraux que les salariés, d’où une répartition stable entre les deux modes d’exercice à l’horizon 2030, avec près de neuf praticiens sur dix exerçant en libéral.
Enfin, les femmes devaient continuer à être de plus en plus nombreuses dans la profession pour représenter 45 % des effectifs en 2030. « Les variantes modélisant des augmentations immédiates du numerus clausus, dont les effets ne se font sentir qu’à long terme compte tenu de la longueur des études d’odontologie, ne devaient atténuer cette baisse prévue de la démographie que de façon modeste.
Un relèvement simulé du numerus clausus à 1 200 places par exemple, qui correspond davantage à la situation actuelle, ne devait pas empêcher les baisses des effectifs et de densité prévisibles (respectivement – 1,2 % et – 1,4 % par an en moyenne). »Les effectifs observés depuis 2006 à travers les répertoires Adeli et RPPS tendent à « relativiser fortement, du moins à court terme, ces scénarios plutôt pessimistes », relèvent les auteurs. Si une légère baisse des effectifs a bien été enregistrée entre 2006 et 2010, un redressement sensible s’est réamorcé depuis.
Selon la Drees, plusieurs facteurs expliquent cet écart entre les effectifs projetés et ceux qui ont finalement été observés depuis 2006 :Premièrement, aucun des scénarios modélisés dans l’exercice de 2007 ne tenait compte de l’effet des réformes des retraites de 2003 et de 2010. Selon les auteurs, la méconnaissance de ce facteur « a probablement conduit à surestimer une partie des départs à la retraite projetés sur les années récentes ».
Deuxièmement, le cumul emploi-retraite s’est également développé chez les praticiens libéraux, notamment depuis l’assouplissement récent de la réglementation. « Ce dispositif n’était pas anticipé par les différents scénarios de projection, alors qu’il a probablement conduit à inciter une partie importante des praticiens libéraux en fin de carrière à poursuivre leur activité », analyse la Drees.
Troisièmement, les installations de nouveaux chirurgiens-dentistes à diplôme étranger sont particulièrement nombreuses depuis quelques années, où près d’un tiers des nouveaux inscrits à l’Ordre ont fait leurs
Source : Actualités : Ordre National des Chirurgiens Dentistes